Au fil de mes lectures, une catégorie particulière de personnages a su attirer mon attention… jusqu’à se faire une place dans mes propres écrits : les familiers. Amis et confidents fidèles, compagnons d’aventure ou mignonnes mascottes, ceux-ci épaulent les héros et héroïnes de fiction comme les chats noirs leurs sorcières.
On pensera bien sûr en premier à la fantasy, genre littéraire qui peut presque tout se permettre pour inventer d’adorables acolytes. L’archétype en est sans doute incarné par Pantalaimon, le dæmon de Lyra dans À la croisée des mondes de Philip Pullman.
Les familiers, s’ils sont prédisposés à accompagner les sorcières et les aventurier·ère·s de fantasy, sont également indissociables des récits de magical girls. Kero, le gardien des cartes de Clow et mentor de Sakura la chasseuse, en est un parfait exemple, tout comme Luna et Artemis dans Sailor Moon. De même, la lapine Nyozeka dans Alice 19th fait office de guide pour l’héroïne dans l’apprentissage de sa magie. Une version repensée et détournée est incarnée par Kyubey, « l’adorable » Incubateur dans Puella Magi Madoka Magica.
Parfois, les familiers se font bien plus silencieux et se bornent à rassurer les protagonistes par leur simple présence. Ainsi, Teto, le renard-écureuil de Nausicaä, ne joue pas un grand rôle dans le récit de Hayao Miyazaki mais en est tout de même devenu une mascotte très populaire.
Toutefois, même sans employer le langage parlé, les familiers peuvent se montrer très éloquents. Tib et Gib, à force de miaulements insistants dans Le Balai magique (The Little Broomstick de Mary Stewart dans sa version originale et Mary et la fleur de la sorcière dans son adaptation animée), guident Mary dans son périple. Jiji, s’il finit par perdre la parole (ou plutôt, si Kiki perd sa capacité à communiquer avec lui) dans Kiki la petite sorcière de Hayao Miyazaki, n’en reste pas moins un chat noir de sorcière particulièrement prompt à donner son avis à l’héroïne (qui ne l’écoute guère au demeurant).
Le familier peut au contraire se montrer on ne peut plus bavard sans pour autant pouvoir accompagner le héros ou l’héroïne partout : ainsi Calcifer, le démon du feu du Château ambulant, bien que rivé à sa cheminée, n’en est pas moins de bon conseil pour Sophie.
Bavard mais relativement malhabile ou privé de parole mais néanmoins très proactif, le familier affirme son soutien par sa présence avant tout. Certains protagonistes peuvent se targuer d’en avoir même deux à leurs côtés : dans Taram et le chaudron magique, Gurki comme Tirelire, au-delà de leur caution mignonne ou rigolote, apportent un soutien autant moral que matériel au héros.
Si le support moral semble être une constante indéfectible, le familier peut en revanche parfois se montrer un élément perturbateur plus qu’une aide pratique pour le héros ou l’héroïne. Morph, l’adorable gélatine rose dans La Planète au trésor de Disney, est ainsi bien plus souvent le moteur de nouvelles péripéties que leur résolution.
Quelle que soit l’aide apportée aux protagonistes, le familier incarne avant tout l’amitié inconditionnelle que seule la mort pourra défaire. Pikachu et Sacha ou encore L’Âne et Shrek restent ainsi les meilleurs amis du monde en dépit de toutes leurs mésaventures.
L’amitié et la fidélité du familier sont d’ailleurs des traits si caractéristiques qu’ils se trouvent assez peu remis en question dans certaines œuvres. Le familier, constituant ainsi un refuge sûr, ne représente pas un obstacle pour les protagonistes et peut donc se concentrer sur son rôle d’animal mignon, comme semble le faire Mokona dans Tsubasa Reservoir Chronicle. Au contraire, le familier peut parfois se détacher de sa figure adorable et redevenir un sujet d’inquiétude et un enjeu important pour les protagonistes. Les dragons de Daenerys dans Game of Thrones (Le Trône de fer), par exemple, causent bien des soucis à l’aspirante reine et ne s’encombrent pas d’une allure mignonne.
Si le familier porte majoritairement la caution mignonne de l’histoire, il lui arrive aussi souvent de revêtir l’habit du comique. Que ce soit par son humour, comme Happy dans Fairy Tail, ou par ses facéties, comme Tama dans Love Hina, le familier sait se faire remarquer malgré son rôle subalterne.
Parfois, le familier n’accompagne pas le héros ou l’héroïne mais un des personnages secondaires. Le lien qui se crée entre le familier et la ou le protagoniste s’affranchit alors de l’amitié inconditionnelle et peut même devenir conflictuel. Ainsi, Katniss et Buttercup se détestent cordialement pendant une bonne partie de Hunger Games. Buttercup n’accompagne pas Katniss dans ses aventures et est plutôt le familier de Prim, mais il est loin de se borner à être un élément du décor, causant quelques ennuis à l’héroïne pour finir par rester ce qui la rattache à Prim.
Dans Angélique Hacker, le rôle du familier est évidemment rempli par Lyru, fidèle Kughan et second mentor de l’héroïne. Capable d’adopter de nombreuses formes animales, il en connaît un rayon sur la magie du Mäasgard et pousse Angèle à donner le meilleur d’elle-même.
Quant à Yumi, le familier en titre dans Les Portes du chaos, son amitié très forte représente un soutien pour Danaël. S’il n’a pas beaucoup de connaissances à apporter au héros, il sait en revanche se montrer utile et serviable sans jamais de départir de sa fierté et son cynisme.
Et vous, quels sont vos familiers préférés en fiction ? Dites-moi dans les commentaires !
À très vite !
Sarah T.