Dans « Processus d’écriture », je vous emmène découvrir mes méthodes de travail et la façon dont je passe d’une idée à un roman publié.
Le cœur du roman, c’est la phase d’écriture. Mais avant de pouvoir coucher les premiers mots sur le papier, de nombreuses étapes sont à franchir, qui varient pour chaque auteur·rice. Voici les miennes !
Le flash de l’idée
Chez moi, un roman commence généralement par un flash.
Je peux être en train de faire absolument n’importe quoi. Cela peut arriver à n’importe quelle heure, n’importe quel jour, à n’importe quel endroit.
Bien sûr, certains facteurs sont fortement favorables : l’écoute de musique, la lecture ou le visionnage d’une œuvre, ou bien une activité propice au vagabondage mental (comme la douche)…
Mais le flash peut aussi parfois se manifester en plein travail sur autre chose, dans les transports, pendant une conversation…
À ce moment, ma pensée tourne à plein régime et passe en mode scénario : c’est comme si la télévision venait de s’allumer dans ma tête. Je peux avoir des flashs très courts : un simple mot ou un concept sur lequel j’aurai ensuite à construire une intrigue. Mais j’ai aussi des flashs beaucoup plus longs, pendant lesquels une scène, voire une histoire complète défile dans ma tête. Parfois aussi, je rencontre seulement un personnage, qui m’apparaît plus ou moins détaillé.
Une fois le flash terminé, je reviens à la réalité. Je sais que j’ai phasé, que je viens de louper les dernières secondes de l’activité que j’étais en train de faire et dont j’ai décroché quelques instants. Mais à ce moment, seules deux questions m’obsèdent : est-ce que cette idée me plaît ? Est-ce que je pourrais en faire un roman ?
Si la réponse est oui aux deux questions, il m’est alors impératif de noter immédiatement l’idée pour ne pas l’oublier. J’ai ainsi une longue liste de concepts plus ou moins détaillés, consignée dans un carnet.
Parfois, des flashs ou des rêveries conscientes ont lieu sur des idées déjà eues, venant les développer, dessiner une scène entière, préciser un personnage ou un lieu… Je ne manque pas de les noter, en prévision de l’étape suivante.
Les fiches
Au moment où je décide de me lancer dans la rédaction du roman, après avoir sélectionné l’intrigue que je vais travailler parmi les flashs que j’ai répertoriés, je ne me jette jamais sur l’incipit. Avant même de choisir le cahier dans lequel je vais écrire le premier jet, je commence par une étape essentielle pour moi : les fiches.
Je peux improviser un écrit sur quelques lignes, voire quelques pages, mais pour construire un roman, j’aurai absolument besoin d’un ensemble de fiches, ne serait-ce que pour pouvoir m’y référer par la suite sans avoir à fouiller dans le brouillon du livre.
Leur longueur et leur quantité peuvent varier beaucoup : pour Les Portes du chaos, mes fiches se limitent à sept pages d’un petit cahier ; pour Angélique Hacker, j’ai une douzaine de pages et une trentaine de feuilles de dessins et de notes ; pour mon roman en cours, je dispose d’une pochette d’une soixantaine de feuilles.
Leur contenu a aussi varié en fonction de mes romans : Angélique Hacker reposait beaucoup sur des dessins, les livres suivants davantage sur du texte. Mes fiches comportent généralement une carte du monde où se déroule l’histoire, les caractéristiques des protagonistes et les différentes créatures rencontrées par les personnages. J’y ajoute parfois des informations sur le système de magie ou l’organisation politique de la contrée. C’est aussi là que je détermine la plupart des noms.
Jusque-là, je ne suivais pas un schéma particulier de fiches. Je notais les informations qui me paraissaient importantes pour structurer mon histoire ou simplement celles qui me plaisaient. D’ailleurs, nombre d’éléments contenus dans les fiches n’ont pas été utilisés dans le roman.
Une fois cette étape terminée (ou du moins débroussaillée, puisque des fiches viennent se rajouter au cours de la rédaction !), peut alors commencer le long travail de l’écriture du roman lui-même…
À suivre !
Sarah T.